Datacolor Spyder Checkr Video : un test en conditions réelles lors de mon voyage au Japon – Partie 2 – En postproduction

Régler la précision des couleurs en postproductio

J’utilise DaVinci Resolve pour le montage de mes vidéos et l’étalonnage de mes couleurs, mais les étapes suivantes sont applicables dans n’importe quel logiciel de montage non linéaire.

Commençons par importer l’une des séquences de référence dans la timeline, avant de passer à l’onglet couleurs de DaVinci. C’est là que la magie opère.

Important : si ce n’est pas déjà fait, vous devrez d’abord convertir vos séquences en Rec. 709. Comme je l’ai déjà mentionné, les mires du Checkr Video sont établies sur ce standard. Il est donc important de travailler dans le même espace colorimétrique.

Nous commençons par sélectionner une image de l’enregistrement dans laquelle les vignettes de couleur et l’échelle de gris du Spyder Checkr Video sont clairement visibles, sans reflet.

Avant de me lancer dans des modifications, j’aime diviser mon processus en plusieurs étapes. Pour accomplir cette tâche dans DaVinci Resolve, il est possible d’utiliser les nœuds. Ceux-ci sont comparables aux calques d’Adobe Photoshop. Nous allons donc créer un nœud supplémentaire pour chacune des étapes de traitement, et lui donner un nom. Ces nœuds ne sont clairement pas indispensables, mais je les trouve très utiles, car ils m’aident à m’organiser et à me repérer si j’ai besoin d’effectuer quelques ajustements plus tard.

Comme vous pouvez le voir, j’ai créé les nœuds suivants :

1. Balance des blancs et contraste
2. Teinte
3. Saturation

Nous sommes désormais parés. Commençons par corriger les images de référence.

1. Ajuster la balance des blancs et le contraste

Nous allons débuter en affichant la waveform (forme d’onde) dans le menu des scopes situé en bas à droite. Nous en aurons besoin lors des étapes suivantes.

Nous créons ensuite une Power Window autour de la mire d’échelle de gris du Checkr Video.

Passons maintenant à l’affichage des courbes qui va nous permettre de visualiser les tons noirs et blancs.

Nous ajustons la courbe jusqu’à ce que les noirs se situent dans une gamme située entre 0 et 128 sur l’affichage Waveform.

Pour les blancs, nous devons ajuster la courbe jusqu’à ce que les valeurs se situent dans la partie supérieure de la plage comprise entre 896 et 1023.

Nous disposons désormais de la bonne valeur de contraste pour la séquence.

Afin d’ajuster la balance des blancs, nous devons à présent empiler les canaux de couleur. Ils doivent être aussi proches les uns des autres que possible.

Nous allons donc cliquer sur les canaux du rouge, du vert et du bleu et déplacer chaque courbe jusqu’à ce que toutes les couleurs soient alignées dans l’outil Waveform.

Cet exercice peut demander un peu d’entraînement, mais vous vous y habituerez très rapidement. Le résultat devrait ressembler à ceci :

Si nous désactivons la Power Window, nous pouvons d’ores et déjà examiner l’effet des réglages sur l’image.

La correction de la balance des blancs et du contraste est désormais terminée. Si, comme dans l’exemple ci-dessus, vous avez capturé votre séquence de référence dans une zone ombragée et que certaines parties de l’image sont ensoleillées, vous aurez peut-être à corriger la luminosité globale par la suite. Cette opération peut être réalisée facilement par une réduction du gain ou des reflets dans vos roues de Couleurs primaires, par exemple, ou en réajustant tout simplement les courbes.

Très bien, passons maintenant à l’ajustement de la teinte.

2. Ajuster la teinte

Nous commençons par sélectionner le deuxième nœud avant de créer une autre Power Window, qui encadre cette fois-ci la mire à motif de couleur afin de l’isoler du reste de la scène.

Nous passons ensuite de la Waveform au vectorscope, situé dans le coin inférieur droit de l’écran.

Une astuce : assurez-vous d’activer le zoom 2x et l’indicateur de ton chair dans les paramètres du vectorscope, et augmentez le niveau de luminosité.

Dans la vue des courbes, nous passons à l’onglet Teinte vs teinte car nous désirons corriger le gradient de chaque couleur. Cliquez et activez chacune des couleurs sous la courbe, pour permettre son réglage.

Déplacez ensuite chaque point de couleur sur la courbe jusqu’à ce que les points du vectorscope indiquent la direction des cases jaunes correspondantes, comme sur les captures ci-dessous.

Et c’est tout ! Nous avons corrigé la teinte globale de la séquence.

Désactivons la Power Window et passons à l’ultime étape, qui consiste à ajuster la saturation.

3. Ajuster la saturation

Une nouvelle fois, nous allons rapidement isoler la mire de motif de couleur à l’aide d’une Power Window avant de passer à la vue Teinte vs Sat dans les courbes. Nous voulons en effet maintenant modifier la saturation pour chaque couleur.

Nous procédons comme pour le nœud précédent, en activant chacune des couleurs individuelles puis en déplaçant les points sur la courbe jusqu’à ce que les points du vectorscope soient placés dans les cases correspondantes. Vous pouvez vous référer aux captures d’écran ci-dessous.

Comme vous pouvez le voir, chaque couleur propose deux cases qui représentent deux niveaux de saturation distincts. Le choix du niveau vous appartient. À titre personnel, je choisis toujours les cases extérieures car j’aime que mes séquences aient un niveau de saturation un peu élevé.

C’est terminé. Nous venons de corriger notre séquence de référence. Plutôt simple, non ?

Désactivons rapidement l’ensemble des nœuds pour bénéficier d’une vision avant/après. Beaucoup de choses se sont passées. La séquence semble maintenant beaucoup plus fidèle à la scène réelle qui a été capturée. La balance des blancs et le contraste ont également été corrigés.

Il est important de souligner une nouvelle fois que nous venons d’ajuster nos couleurs selon le nuancier Datacolor, qui est conforme au standard Rec. 709. Nous avons beaucoup gagné en précision et avons éliminé de potentielles vulnérabilités dans notre workflow. Ces vulnérabilités peuvent provenir d’équipements ou d’écrans mal étalonnés, ou plus simplement de lacunes dans notre perception subjective des couleurs correctes. Celle-ci est, en effet, souvent très inexacte.

Remarque : ces paramètres peuvent maintenant être copiés et collés sur toutes les séquences qui ont été tournées au même endroit et avec la même caméra. Si votre workflow et votre logiciel de montage le permettent, vous pouvez également créer un préréglage qui vous permettra d’accélérer le processus à l’avenir. Mais bien évidemment, la décision vous appartient.

Comparer différentes caméras

Nous allons maintenant procéder aux mêmes étapes avec des séquences enregistrées sur d’autres systèmes, comme l’iPhone ou l’A7R, et établir une comparaison des couleurs obtenues après ajustement. Les captures suivantes vous donnent une bonne idée des possibilités du Spyder Checkr Video.

Porte de Shinjuku – Canon EOS R5 et Apple iPhone 13 Max Pro

Avant

Après

Château d’Osaka – Canon EOS R5 et Sony A7R III

Avant

Après

Temple à Kyoto – Sony A7R III et Apple iPhone 13 Max Pro

Avant

Après

Mont Fuji – Canon EOS R5 et Apple iPhone 13 Max Pro

Avant

Après

Comme vous pouvez le voir, les images offrent un bien meilleur aspect après avoir été corrigées en fonction des références du Spyder Checkr Video. Les séquences paraissent plus vivantes et plus conformes à la réalité, et les enregistrements issus des différents équipements semblent identiques. Bien évidemment, des différences peuvent exister dans la luminosité globale. Celles-ci dépendent de vos paramètres personnels et peuvent être ajustées très rapidement. En termes de tonalité globale et de couleurs, les images offrent désormais une correspondance parfaite. Je dois dire que je suis réellement impressionné par ces résultats ! Toutes les séquences sont désormais parfaitement étalonnées sur la norme Rec. 709 et peuvent être utilisés de façon interchangeable dans un projet, sans présenter de différences significatives pour le spectateur. Bien, nous avons abordé beaucoup de choses. Je terminerai en donnant mon verdict sur le Datacolor Spyder Checkr Video.

Pour conclure

Je trouve que Datacolor a parfaitement réussi son pari avec le Spyder Checkr Video.

L’outil est non seulement très facile à transporter, ce qui vous permet de l’emporter partout avec vous, mais il propose également un boîtier dont l’ergonomie a été améliorée et des mires supplémentaires destinées les photographes.

Disposer d’une telle solution portable tout-en-un est très agréable. Elle est également très économique, car vous n’avez pas besoin d’acheter d’outils supplémentaires. Utiliser le Checkr Video sur le terrain s’est révélé d’une simplicité extraordinaire, et ne m’a pas forcé à interrompre mon processus de création. Il m’a suffi de capturer rapidement une séquence de référence, et tout était bon. L’ajustement de la précision des couleurs en postproduction est également très simple et peut être effectué sans avoir à installer et à apprendre à maîtriser un logiciel supplémentaire. Je crois que la simplicité d’utilisation et la flexibilité du Spyder Checker Video en font une solution parfaitement adaptée aux créateurs professionnels et aux passionnés.

Je travaille en hybride et je dois régulièrement m’appuyer sur un large éventail de systèmes et de formats. Le Spyder Checkr Video est donc une solution parfaite pour moi. Je vais certainement l’intégrer à tous mes projets à partir de maintenant.

A propos de l’auteur – Chris Martin Scholl

Chris Martin Scholl est un photographe et vidéaste allemand. Il fait partie de nos Friends with Vision Datacolor depuis maintenant plusieurs années. Il est toujours à l’affut de la composition parfaite qui saura capturer un moment, et son travail photographique se concentre principalement sur les paysages urbains, sur l’architecture et sur le lifestyle.